Dans les commentaires de la guerre des Gaules de C. J. Caesar, la formation de la tortue par l'armée gauloise est mentionnée à plusieures reprises ; la preuve, s'il en fallait une, que les guerriers gaulois savaient adapter leur stratégie à l'obstacle et l'ennemi !
C. J. Caesar, Guerre des Gaules, Livre II, 6 :
"À huit mille pas de ce camp était une ville des Rèmes, appelée Bibrax. Les Belges dans leur marche l'attaquèrent vivement. Elle se défendit tout le jour avec peine. Leur manière de faire les sièges est semblable à celle des Gaulois. Lorsqu'ils ont entièrement entouré la place avec leurs troupes, ils lancent de tous côtés des pierres sur le rempart ; quand ils en ont écarté ceux qui le défendent, ils forment la tortue, s'approchent des portes et sapent la muraille. Cela était alors aisé ; car cette grêle de pierres et de traits rendait toute résistance impossible du haut des remparts."
"Les Medio en cours de formation de la tortue" photo Journal L'Alsace©
C. J. Caesar, Guerre des Gaules, Livre V, 42 :
"Déchus de cet espoir, les Nerviens entourent les quartiers d'un rempart de onze pieds et d'un fossé de quinze. Ils avaient appris de nous cet art dans les campagnes précédentes et se le faisaient enseigner par quelques prisonniers faits sur notre armée ; mais, faute des instruments de fer propres à cet usage, ils étaient réduits à couper le gazon avec leurs épées et à porter la terre dans leurs mains ou dans leurs saies. Du reste, on put juger, par cet ouvrage, de leur nombre prodigieux : car, en moins de trois heures, ils achevèrent un retranchement de quinze mille pas de circuit. Les jours suivants, ils se mirent à élever des tours à la hauteur de notre rempart, à préparer et à faire des faux et des tortues, d'après les instructions des mêmes prisonniers.
(Note : cette référence évoque plus, par ce terme technique, la construction d'un élément défensif appelé tortue plutôt que la formation guerrière elle-même).
C. J. Caesar, Guerre des Gaules, Livre VII, 85 :
"César, qui avait choisi un poste d'où il pouvait observer toute l'action, fait porter des secours partout où il en est besoin. De part et d'autre on sent que ce jour est celui où il faut faire les derniers efforts. Les Gaulois désespèrent entièrement de leur salut, s'ils ne forcent nos retranchements ; les Romains ne voient la fin de leurs fatigues que dans la victoire. La plus vive action a lieu surtout aux forts supérieurs où nous avons vu que Vercasivellaunos avait été envoyé. L'étroite sommité qui dominait la pente était d'une grande importance. Les uns nous lancent des traits, les autres, ayant formé la tortue, arrivent au pied du rempart : des troupes fraîches prennent la place de celles qui sont fatiguées. La terre que les Gaulois jettent dans les retranchements les aide à les franchir, et comble les pièges que les Romains avaient cachés ; déjà les armes et les forces commenent à nous manquer."
Dans son Histoire romaine, Tite Live mentionne, au Livre X, la formation en tortue adoptée par les armées gauloises lors de la bataille de Sentinum :
" Aussi, comme les Gaulois, leurs boucliers imbriqués devant eux, se tenaient serrés, et que le corps à corps ne semblait pas facile, sur l'ordre des légats on ramasse à terre les javelots qui jonchaient le sol entre les deux lignes, et on les lance contre la "tortue" ennemie. Se plantant nombreux dans les boucliers, quelques-uns dans les corps mêmes, ils abattent le "coin" que formaient les ennemis, si bien que beaucoup, sans être blessés, de terreur tombèrent à terre."
"les Gaulois, formant la tortue, serrés, restaient immobiles. Alors Fabius, ayant appris la mort de son collègue, ordonne au corps de cavalerie campanien - cinq cents cavaliers environ - de quitter le front et, par un mouvement tournant, d'attaquer de dos les lignes gauloises"
Voici maintenant notre source d'inspiration...